vendredi 13 février 2009

Poupée de cire


Tous les soirs j’observe le vide qui s’installe entre tes rides...
Toi qui m’as toujours tenue en bride...
T’as fait de moi une poupée de cire modelée par tes mains rigides...
Tes mains qui ne lâchent jamais prise...tes mains qui ne lâchent jamais ces guides...
Ces guides qui m’empêchent de m’évader, de quitter cette vie aride...

T’as croqué ma jeunesse comme on croque un fruit mur...
Tu t’amusais à me deviner à travers les mailles de la guipure...
T’as consommé ma beauté jusqu'à l’usure...
Tu voulais que je t’offre l’amour en échange des parures...
Ces parures que je mettais pour cacher mes blessures...

Entre tes mains ma peau a viré du rose au bleu...
Un bleu de haine ou d’amour...ça m’importe peu...
Une peau lisse qui s’écorche contre ta peau de vieux...
Tes tempes grisonnantes contre mes cheveux noirs soyeux...
A croire que durant toutes ces années j’étais privée de la justice du dieu...

Mais ce soir je suis venue te dire que j’en peux plus...
J’ai enfin le courage de rechercher mon âme perdue...
D’effacer les cicatrices que t’as laissées sur mon corps nu...
De sauver ce qui reste de mon sang... je crois que t’en a assez bu...

T’as acheté mes dix-sept ans...
T’as acheté mon sourire d’enfant...
T’as acheté mon corps vierge, mon cœur tout blanc...
Tu voulais te l’approprier avec ton argent...
Pour y graver ton nom, t’as essayé l’encre, les larmes, la sueur et le sang...
Mais ce qui t’énervait tant au fond...
C’est que tu savais bien que durant tout ce temps...
Mon cœur est resté vierge... vierge comme avant...
Même s’il n’est plus vraiment blanc...

Par La Dida

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